Au cœur de Paris, dans un bel appartement haussmannien, Odile Abrand Rélland a créé et fabriqué une élégante collection de pochettes, destinées aux femmes pour leurs sorties chics. Inspirée par l’esprit de grands couturiers comme Chanel, Dior ou encore Pierre Frey, son désir a trouvé son accomplissement durant le confinement. Elle nous raconte ses plaisirs et défis dans cette nouvelle aventure. Entretien avec une créatrice très prometteuse…
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?
J’ai un parcours assez atypique car j’ai touché à plein de choses différentes. Je suis passée de commerciale dans l’industrie pharmaceutique, à la création de bijoux, en passant par l’initiation aux langues étrangères à des enfants. Mais mon expérience la plus marquante et celle qui me définit le mieux, c’est la création et la gestion de ma boutique de décoration à Paris dans le début des années 2000.
Pendant le confinement, l’idée vous est venue de créer une collection de pochettes, élégante et haut de gamme. Comment vous est venue cette idée ? Etait-ce un vieux rêve ?
En effet, un jour pendant le confinement, j’ai eu l’idée de sortir des tissus qui dormaient dans mes placards et j’en ai mis deux l’un à côté de l’autre. Je les ai posés sur une pochette en raphia que j’avais ramenée de Madagascar, j’ai mis des épingles pour tendre les tissus et me rendre compte du volume, et j’ai trouvé que ça correspondait bien.
Une fois le confinement terminé, j’ai acheté d’autres tissus, fait des essais de couture avec ma machine. J’ai montré mes pochettes à mes amies et elles ont été emballées. Cela a commencé comme cela !
En parallèle, je me suis rendue compte qu’il n’y en avait pas, ou qui ne me plaisaient pas, dans les boutiques et j’ai eu l’idée d’en créer et de les proposer à la vente. Non, ce n’était pas un rêve en tant que tel, mais j’ai toujours eu en moi cette attirance pour la mode, les accessoires, les tissus, les couleurs et l’artisanat. J’adore cela, je me sens vivante au milieu de tout cela !
Quels sont les principaux défis, qu’avez-vous le plus aimé dans ce projet ?
Le principal défi pour moi est de trouver le bon prototypiste capable de comprendre, traduire et concrétiser mes idées et de réaliser un prototype parfait. Également, trouver l’ensemble des fournisseurs – que je souhaite Français – équivaut à chercher une aiguille dans une botte de foin. J’ai passé beaucoup de temps à repérer l’atelier de confection, le doreur, le soudeur, les fabricants de bijoux de sac – l’estampe dorée sur le rabat. C’est très compliqué !
Pouvez-vous nous décrire une journée-type dans la fabrication d’une pochette qui vous plaît ?
C’est principalement des allers-retours chez le prototypiste et les différents fournisseurs. Par exemple, le système de fermeture des pochettes a nécessité de multiples essais. Il existe de nombreuses possibilités, des pièces métalliques, aimants à tester, différentes tailles et formes, et d’autres composants sont à prendre en compte également.
Quelle est la partie la plus agréable, le choix des tissus ? Lesquels ?
Oui, clairement pour moi, c’est la partie la plus agréable et la plus intéressante ! Je fonctionne uniquement au coup de cœur. Je les trouve à droite à gauche et lors de mes voyages. Je peux rester des heures dans une boutique à fouiner, farfouiller, toucher, caresser, palper pour sélectionner mes tissus et mes cuir. Il m’est même arrivé d’en trouver dans des endroits incongrus, délaissés par de grands créateurs et qui allaient être jetés à la poubelle ! Je ne supporte pas ce gâchis !
Je choisis des matériaux qui ont une singularité qui me séduit, qui créent en moi une émotion. Je craque parfois pour des tissus de grands créateurs, comme Chanel, Dior, mais pas uniquement. J’achète pour l’instant de petites quantités, dans le but de faire des petites séries.
Quels sont les créateurs qui vous ont inspirée ? Ceux auxquels vous pensez régulièrement ?
Il n’y a pas de créateurs à proprement parler qui m’ont inspirée. Je me nourris de mon dressing, d’instagram, de ce que je vois dans la rue, dans les boutiques, connues ou non. J’adore le packaging de certaines marques de luxe, je raffole de leurs boîtes par exemple, qui peuvent être une source d’inspiration. Je suis également fan de certains détails architecturaux haussmanniens comme les moulures, les crémones, les poignées, les portes cochères parisiennes. Je suis aussi inspirée par l’univers féminin, raffiné, un brin vintage et romantique de la créatrice de bijoux, Vanessa Pinoncely, pour sa marque Dear Charlotte.
Je pense également à une jeune créatrice de capes chic, Daphné L. (voir instagram, le_carnet_dune_couturiere_), et dans un tout autre style, je pense également aux kimono colorés et bohèmes de la marque dotcho-kimono.
Que vous inspire l’élégance à la Française ? Une femme élégante à laquelle vous pensez ?
Pour moi, l’élégance “à la Française”, c’est un style, une allure, un savant mélange de pièces basiques intemporelles et sobres, comme une jolie robe bien coupée ou tout simplement un jean bien taillé, associées à de beaux accessoires. Personnellement, j’aime beaucoup les belles bottes – j’en ai toute une collection avec des couleurs très variées ! Ou des escarpins ou bottines portées avec un sac, ou une belle pochette. Un beau manteau ou un trench Burberry me font facilement craquer aussi.
Et je suis dingue de blouses blanches légères, à porter été comme hiver. Idéalement, quelques bijoux, et si on a le temps, last touch le vernis à ongle ! En été, j’aime les couleurs qui donnent bonne mine, y compris pour les accessoires. Une femme élégante ? Pas de femme précise en tête, ou plutôt il y en aurait trop ! Je n’aime pas un style précis, mais plutôt plusieurs styles : chic-bohème-intemporel-glam-vintage, un mélange de tout cela.
J’ai toujours eu en moi cette attirance pour la mode, les accessoires, les tissus,
les couleurs et l’artisanat. J’adore cela, je me sens vivante au milieu de tout cela!
Odile Abrand Rélland
Quelques mots sur vos autres passions ? Les artistes que vous aimez et qui vous nourrissent ?
J’adore les châteaux, les fleurs – je compose et j’achète des bouquets de fleurs fraîches chaque semaine, l’art de la table et la gastronomie. Je fais chaque année un ou deux beaux voyages lointains ce qui me ressource de l’intérieur et est une éternelle source d’inspiration. Il peut arriver d’ailleurs de concilier toutes ces passions à la fois et en un même lieu , ce qui me comble ! Je n’ai pas d’artiste de référence en particulier, mais ce sont plutôt des lieux, des univers, des endroits tels que des hôtels, des châteaux, des restaurants qui me nourrissent. Je pourrais citer par exemple Apicius, un de mes restaurants préférés, ou Le George, ou l’univers de Ladurée, ou encore l’hôtel particulier de Ralph Lauren dans le 6ème à Paris, où l’on peut déjeuner dans une petite cour pavée. Ces lieux-là nourrissent mon imagination, aussi divers soient-ils !
L’année 2022 verra la création de votre marque Les Courtoises, une belle aventure ! Quelles sont les prochaines étapes dans la réalisation de votre projet ?
Oh oui, quelle aventure ! L’étape toujours en cours d’ailleurs est de peaufiner mes prototypes et de dénicher l’atelier qui fabriquera ma première petite série. J’ai d’ailleurs plusieurs pistes. Puis viendront les pop-up stores et la création d’un site internet. Je publie régulièrement les étapes de mon travail sur instagram (les-courtoises-paris) et je travaille en parallèle avec une graphiste à la création de mon futur logo. Il reste tant à faire…!
Contact
Odile Abrand Rélland : @les_courtoises_paris • Photos et vidéos Instagram pour le suivi des créations d’Odile, ou @o.abrand.r • Photos et vidéos Instagram pour la décoration et l’art de vivre.