Qui dit printemps, dit grand nettoyage, et petites musiques ! Avec l’arrivée du soleil et des températures douces, vient l’envie soudaine de mettre de l’ordre et d’embellir son chez soi. Quelles œuvres choisir pour nous aider ? Voici une sélection classique, pour entrer dans l’action…
Parfois la tâche qui se présente à nos yeux semble une montagne, et à peine levés, on se demande comment y arriver, les membres engourdis et les yeux ensommeillés. Heureusement, la musique, les artistes sont là ! Pour un démarrage efficace, nous commencerons par Vivaldi, son morceau le plus énergisant ? Sans doute l’Eté, extrait des Quatre Saisons, interprété ici avec une passion inouïe par le violoniste britannique, Nigel Kennedy. Nous retiendrons son large sourire, à la première minute, sa joie, lorsqu’il déambule parmi les musiciens de l’orchestre, sans jamais lâcher son archet. L’artiste est fou de bonheur, et nous aussi !
Mais ensuite ? Vous aimeriez un morceau intense, qui vous permette de tenir une matinée entière, en ce beau printemps, sans tomber dans l’escalier ? Commençons par les Russes ! Le Concerto pour piano N.3 du compositeur soviétique Dimitri Kabalevski (1904-1987), composé en 1952 – œuvre solaire, de bout en bout.
La Beauté éveille la Bonté.
Prekrasnoye probouzhdaet dobroye…
Enchaîner ensuite avec Sergueï Rachmaninov (1873-1943), et son œuvre mythique, le Concerto pour Piano et orchestre N.2, interprété ici par Hélène Grimaud, d’une grâce indicible, sous la direction de Claudio Abbado. Le compositeur russe n’a que 27 ans lorsqu’il achève cette composition qu’il mettra plus de quatre ans à créer. Profondément ébranlé par l’échec de sa première symphonie et les critiques, il peine à s’en remettre.
C’est son médecin, le Dr Nicolas Dahl, qui le soigne, grâce à des séances d’hypnose, en lui martelant qu’il va se remettre à composer, et que la réussite est annoncée. De fait, l’œuvre est un triomphe immédiat en 1900, et le compositeur dédiera son travail au médecin qui l’a sauvé. Ce morceau est fait pour tous les vainqueurs qui s’ignorent, même dans les aspirations domestiques !
La musique est suffisante pour une vie, mais une vie n’est pas suffisante pour la musique.
Et pour finir avec panache le nettoyage de printemps, pourquoi ne pas écouter le tout premier Concerto pour Piano et orchestre de Tchaïkovski (1840-1893), créé en 1874. Le créateur a alors tout juste 34 ans, et sa composition est un véritable ouragan ! Elle fait d’ailleurs toujours l’objet d’un concours chaque année en Russie. Ici, c’est le pianiste virtuose Evguéni Kissin qui joue, dans une interprétation qui restera dans les mémoires : le pianiste n’a que 17 ans, et Karajan, l’illustre maestro alors âgé de 80 ans, dirige avec une joie évidente le jeune génie et l’orchestre symphonique de Berlin. A ne pas manquer, vers 8 min 40, ses mains souples et son regard, qui nagent dans une plénitude hors du temps.
C’est à Mozart que je dois d’avoir consacré ma vie à la musique.
Lettre à Madame Von Meck, sa mécène et amie, 28 mars 1878.
On en vient aux compositeurs des pays germaniques… Mozart, génie originaire d’Autriche (1756-1791), un sommet inégalé dans la Beauté, celui qui se rapproche le plus de l’idéal, selon nombre de créateurs inspirés dans la foulée. Pour célébrer le printemps en toute légèreté, opter pour la splendeur de son Concerto pour Flûte et harpe, interprétés ici par Emmanuel Pahud et Marie-Pierre Langlamet, avec l’orchestre symphonique de Berlin, sous la direction de Claudio Abbado.
Le vrai génie sans cœur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l’âme du génie.
Lettre, 11 avril 1787.
Ceux qui souhaitent de l’intensité dramatique pour s’atteler aux rangements multiples du printemps, pourront se tourner vers Beethoven, et son Concerto pour Piano et orchestre N.5, “Empereur”, l’un de mes premiers chocs musicaux voilà plus de 30 ans ! Ici interprété par Krystian Zimerman, avec l’orchestre symphonique de Vienne, sous la direction de Bernstein. Pure fougue, pure magie.
La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie.
A Bettina, 1810.
Last, but not least, Richard Wagner, l’un des plus grands compositeurs romantiques du XIXème siècle, contemporain de l’écrivain Victor Hugo. Avec la Chevauchée des Walkyries, vous êtes invincibles ! Puissance, grandeur et démesure sont au rendez-vous. Sans doute l’une des meilleures inspirations en ces temps si particuliers. L’idéal serait d’écouter La Walkyrie et l’ensemble des œuvres de Wagner sur une semaine, pour n’être plus que force et persévérance !
J’espère que ces petites et grandes musiques vous plairont, n’hésitez pas à partager également vos œuvres préférées en cette période féconde. Tous mes vœux de joie et de bonheur, en ce printemps naissant !
La joie n’est pas dans les choses, elle est en nous.